Saint Laurent de Bertrand Bonello

C’est avec une grande déception que je suis sortie de la salle après avoir vu Saint Laurent de Bertrand Bonello. Certes la presse le présentait comme plus trash, plus sulfureux que la version de Jalil Lespert, mais pas ennuyeux! Et là franchement, je me suis ennuyée et suis sortie de cette séance cinéma plutôt désappointée…

Ayant vue il y a plusieurs mois, avec mon cher et tendre, Yves Saint Laurent de Jalil Lespert, j’avais hâte de voir le Saint Laurent de Bertrand Bonello. J’avais trouvé le premier pas mal, bien équilibré entre la vie de l’homme et l’histoire du créateur, bien qu’un chouia trop court. Les acteurs (Pierre Niney dans le rôle d’ Yves Saint Laurent et Guillaume Gallienne dans celui de Pierre Bergé) étaient tout simplement fabuleux et nous faisaient totalement plonger dans l’histoire. Malheureusement ce n’est pas le cas pour le second opus…

Si Gaspard Ulliel est plutôt convaincant dans le rôle de Saint Laurent, on accroche pas du tout au Pierre Bergé de Jérémie Rénier. Déjà que je ne l’avais pas franchement trouvé convaincant dans Cloclo, il est ici un peu à coté de la plaque; Et on a plus l’impression qu’il subit le film plutôt qu’il ne le vit (ou le joue en tous cas).

Coté histoire, la version de Bertrand Bonello est à 90% axé sur la vie privée du créateur ce que déjà, je trouve dommage quand on sait quel génie (fou et névrosé certes) était Yves Saint Laurent. Mais de là à faire un film sur quelques années de sa vie, et en plus sur la partie privée, perso, je n’en vois pas grand intérêt. On savait déjà qu’il était gay, accro aux drogues, à l’alcool et aux médicaments mais franchement, de là à ne faire un film que sur ça… J’ai plutôt eut l’impression d’aller voir un porno-gay qu’un film sur un créateur de mode. Alors oui, il y a quelques scènes sur ses dessins, ses défilés mais elles sont infimes.

D’autres part, cette version présente Yves Saint Laurent comme un incapable, un pseudo-artiste qui aurait fini gigolo drogué au fond du caniveau sans l’aide de Pierre Bergé. Je suis tout à fait d’accord que Pierre Bergé à fait beaucoup pour Saint Laurent mais je pense que leur force venait de leur duo, de leur complémentarité: d’un coté le business man, d’un coté le créatif. Ce film rend finalement hommage à Pierre Bergé, présenté ici comme un homme d’affaire visionnaire, audacieux, qui portera à bout de bras jusqu’à sa mort un Yves Saint Laurent fatigué, fou et presque inutile quand on voit la masse de travail et les heures de coutures effectuées par les petites mains (comprenez les couturières) du créateur.

Je suis peut être naïve mais je pense qu’Yves Saint Laurent valait mieux qu’un film narrant ses penchants sexuels et narcotiques. Sans nous faire un Walt Disney, un long métrage davantage axé sur son processus créatif, ses inspirations, ses voyages et ses rencontres (je pense notamment à Marrakech et à Loulou de la Falaise, créatrice de bijoux avec laquelle il a longuement collaboré) serait fortement apprécié. Même un doc sur arte, je suis preneuse! A lors, qui se lance?

Mimi

 

 

 

Saint Laurent – Bertrand Bonello / bordelaise-by-mimi.com

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